Simonetta Sommaruga – cheffe socialiste de Justice et Police depuis fin 2010 – a du cran. Par trois fois déjà, la Conseillère fédérale bernoise défend une position du Gouvernement différente de la sienne («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 18 janvier)
Ce sont le contreprojet à l’initiative UDC pour le renvoi d’étrangers criminels (2010), l’initiative de gauche contre la violence des armes (2011), puis l’initiative syndicale pour six semaines de vacances (2012). La socialiste le fait collégialement. Et personne n’est dupe.
Il n’est donc pas sûr que le Parlement ait élu le 14 décembre un Conseil fédéral de «centre-gauche». Certes, ce Parlement élit deux Sages de gauche (les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset), deux du centre (la PDC Doris Leuthard et la PBD Eveline Widmer-Schlumpf), deux de centre-droite (les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann) et un de droite (l’UDC Ueli Maurer). Ainsi, il empêche les libéraux-radicaux et l’UDC de prendre la majorité. Ce qui en aurait fait un Exécutif de droite comme en 2004-07 avec Couchepin et Merz (radicaux), Schmid et Blocher (UDC). Ces quatre, d’ailleurs, ne furent pas très unis.
Cela dit, de multiples coalitions sont possibles dans le Conseil fédéral du 14 décembre: entre centre et gauche, mais aussi entre centre, centre-droite et droite, par exemple. C’est ce qui peut arriver à Simonetta Sommaruga à Justice et Police – comme à Alain Berset à l’Intérieur. Cet équilibre rappelle la «formule magique» de 1959-2003 (avec 2 socialistes, 2 PDC, 2 radicaux et 1 UDC). Le centre y retrouve des couleurs.