Démissions à l’UDC? Amstutz succède à Baader. Et les blochériens tiennent bon.

Le Bernois Adrian Amstutz prend la tête du groupe UDC au Parlement fédéral. Il succède à Caspar Baader de Bâle-Campagne. Comme lui, Amstutz se situe sur la ligne «dure» définie par le chef-stratège zurichois Christoph Blocher

Le président du parti Toni Brunner, de Saint-Gall, est lui aussi blochérien. Et il ne paraît pas menacé. Pourtant, l’UDC sort d’une rude année 2011: recul aux élections, conquête manquée d’un deuxième siège au Conseil fédéral. Amstutz, Baader, Brunner et Blocher, par exemple, perdent des batailles symboliques au Conseil des Etats. Mais cela ne les déstabilise guère. Le congrès du 28 janvier en dira plus.

Donc, l’UDC bouge peu. Sa direction voit dans le maintien d’une ligne «dure» la garantie d’un redressement futur. Quand l’UDC grandit, c’est sur une ligne «dure» (11% des voix en 1987, 28,9% en 2007). Puis, le temps se gâte. En 2007, Blocher est évincé du Conseil fédéral. En 2008, Eveline Widmer-Schlumpf et l’UDC grisonne sont exclues de l’UDC suisse, le Parti bourgeois démocratique (PBD) fait sécession. En 2011, l’UDC reste première, mais se tasse (à 26,6% des voix). Les partisans d’un réexamen de la politique du parti, eux, restent isolés.

Cela dit, il y a malaise. Plusieurs sections de l’UDC subissent des démissions de membres («SonntagsZeitung» du 22 janvier). Zurich, Berne, Bâle, Argovie, Soleure et Thurgovie seraient touchés. Le rôle de Christoph Blocher et d’autres UDC dans la chute du président de la Banque nationale suisse Philipp Hildebrand serait critiqué. On y ajoutera les curieux changements de propriétaires à la «Basler Zeitung» – où l’on retrouve Blocher. Frémissements.