Non, le Conseil fédéral ne veut pas être élu par le peuple. Il propose donc le rejet de l’initiative de l’UDC. Aujourd’hui, le Gouvernement est élu par le Parlement
L’UDC, premier parti, y envoie l’unique Ueli Maurer. Les autres Sages s’appellent Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), Eveline Widmer-Schlumpf (Parti bourgeois démocratique PBD), Doris Leuthard (PDC), Simonetta Sommaruga et Alain Berset (socialistes). L’UDC lance cette initiative à la suite d’échecs (éviction de Christoph Blocher en 2007, refus d’élire un 2e UDC). Deux sièges y sont réservés aux Latins. Rappel : deux précédentes initiatives sont rejetées en 1900 et 1942.
L’UDC exige une élection majoritaire à deux tours (majorité absolue au 1er, majorité simple au 2e). Pour certains, elle se trompe. Car elle perd souvent en vote majoritaire. Dans les Exécutifs cantonaux, l’UDC ne place que 19 élus sur 156 (contre 43 aux libéraux-radicaux, 40 au PDC, 32 aux socialistes). Or, seuls Zoug (2 UDC sur 7) et Tessin (2 Ligue des Tessinois sur 5) y pratiquent l’élection proportionnelle. Au Conseil des Etats (mode majoritaire, Jura et Neuchâtel exceptés), l’UDC n’a que 5 voix sur 46. Mais, au Conseil national (mode proportionnel), elle s’attribue 54 places sur 200.
Bref, l’élection majoritaire pénalise l’UDC. Ses candidats trouvent mal des voix hors du parti. Blocher, face à Eveline Widmer-Schlumpf, partirait à nouveau perdant. L’élection proportionnelle lui va mieux. Des UDC – Romands, surtout – suggèrent d’ailleurs une élection proportionnelle (comme à Zoug et au Tessin). Jusqu’à présent, ils ne sont pas écoutés. Ce sera peut-être pour une autre fois.