Ueli Maurer, ministre UDC de la Défense, peut sourire. L’achat de nouveaux avions de combat par l’armée suisse fait l’objet d’une spectaculaire compétition sur les prix
Le groupe suédois Saab proposait 22 Gripen pour 3,1 milliards de francs. Le Conseil fédéral s’y rallie. Aujourd’hui, Saab réduirait la facture dans une fourchette située entre 2,5 et 2,8 milliards («Bund» et «Tages Anzeiger» du 8 février). On attend confirmation.
Tout cela ne vient pas seul. Dans l’intervalle, le groupe français Dassault lance son offre de 18 Rafale pour 2,7 milliards de francs. Peu après, l’Inde annonce son intention d’en acheter 126 pour 10,5 milliards d’euros. Ce serait le premier succès du Rafale à l’exportation («Le Monde» du 2 février). Lui aussi est à confirmer. Certains aimeraient enfin que l’Eurofighter d’EADS, le troisième concurrent, puisse également refaire une offre («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 9 février).
Cette pression sur les prix aurait un gros avantage. Elle rendrait moins douloureuse l’acceptation d’un plan d’économies compensatoires par le Parlement. Ce plan est estimé à 750 millions de francs. Il frapperait des secteurs aussi sensibles que la formation, l’agriculture, les transports publics ou l’aide au développement. Du coup, le lancement d’un référendum ou d’une initiative par le Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA) et ses alliés présenterait un risque moindre. Mais, en même temps, l’examen de nouvelles offres d’avions ralentirait l’achat. Le Parlement, qui pèse sur l’accélérateur, pourrait s’en inquiéter. Quelle course!