Didier Burkhalter, nouveau ministre suisse des Affaires étrangères, lance des pistes. Elles coïncident avec 10 ans d’adhésion à l’ONU. Le libéral-radical neuchâtelois veut la renforcer face à des rivaux moins universels – comme le G20
Le Global Governance Group, dont la Suisse est co-fondatrice, devrait l’y aider. Burkhalter soutient la création d’un Conseil du développement durable. Il appuie une candidature suisse au Conseil de sécurité pour 2023-2024 (les candidats se pressent et les attentes sont longues). Rappel : le 3 mars 2002, la Suisse dit oui à l’ONU. La majorité populaire (54,6%) y est plus nette que celle des cantons (12 à 11). A consolider, donc.
Hors de l’ONU, Didier Burkhalter met l’accent sur les relations avec les pays voisins (Allemagne, France et Italie en tête), sur la coopération bilatérale avec l’Union européenne (UE), sur les touristes suisses et les Suisses de l’étranger. Il compte faire vivre la politique helvétique de médiation et des bons offices. Et ce n’est pas tout.
Quel sera le moment de gloire de Didier Burkhalter ? Plusieurs chefs des Affaires étrangères en ont. Ainsi, Max Petitpierre, radical et Neuchâtelois comme lui, sort la Suisse de son isolement d’après-guerre, noue avec l’URSS de Staline (1946) et la Chine de Mao (1950), lance l’aide au Tiers Monde (1961). L’UDC Friedrich Traugott Wahlen adhère au Conseil de l’Europe (1963). Le socialiste Pierre Graber annonce le libre-échange avec l’UE (1972). Le PDC Joseph Deiss entre à l’ONU (2002). Lui et la socialiste Micheline Calmy-Rey défendent une série d’accords bilatéraux avec l’UE (2000-2009). Pour Didier Burkhalter, sera-ce le dégel avec l’Europe ? Rude affaire.