Libéraux-radicaux: Philipp Müller, "dur" sur les étrangers, n’est pas que cela.

Philipp Müller présidera-t-il le Parti libéral-radical suisse? Ce Conseiller national argovien est seul candidat à la direction du parti fondateur de la Suisse moderne

Elu d’origine ouvrière, il pilote sa propre entreprise de construction («Le Temps» du 14 mars). Son style n’est pas élitaire. Peut-être saura-t-il mettre fin à un déclin quasi-continu du parti depuis 1979. L’élection est fixée au 21 avril. Le Tessinois Fulvio Pelli, président sortant, cède la place.

C’est un «dur» en matière de politique des étrangers, Philipp Müller. En 2000, il est l’un des «pères» d’une initiative limitant à 18% la proportion d’étrangers. L’initiative est refusée, mais Philipp Müller en garde l’image, pour certains, d’un allié objectif de l’UDC de Christoph Blocher. Lui s’en défend. Il rappelle son soutien à la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne (UE), son rejet de l’initiative UDC sur les étrangers criminels, son appui, dans un autre domaine, à la politique de l’argent propre. Et puis, Philipp Müller n’est pas seul. La Conseillère aux Etats saint-galloise Karin Keller-Sutter, pressentie un temps pour la présidence du parti, est elle aussi adepte d’une politique ferme sur l’immigration.

En fait, personne – ou presque – ne peut ignorer la politique des étrangers. Voyez Christian Levrat, président du Parti socialiste suisse. Le Fribourgeois est prêt à parler de restrictions à la libre-circulation des personnes avec l’UE («SonntagsZeitung» du 1er janvier). Par ailleurs, cette ascension de Philipp Müller chez les libéraux-radicaux coïncide avec les premières difficultés sérieuses de l’UDC blochérienne depuis 20 ans. On suivra ses pas avec curiosité.