Christoph Blocher et son Union démocratique du centre (UDC) – fermes défenseurs du secret bancaire – sont dans une situation inouïe
La justice soupçonne l’ancien Conseiller fédéral UDC d’avoir violé ce même secret bancaire. Le Ministère public zurichois ouvre une enquête pénale contre lui. Son domicile comme le siège d’une de ses sociétés font l’objet de perquisitions. Des documents sont saisis. Mais Blocher, qui est de retour au Conseil national, invoque son immunité. Deux commissions du Parlement doivent se prononcer. En attendant, les documents saisis sont placés sous scellés.
Au début de l’affaire, des pièces bancaires suspectes parviennent par différents canaux – où l’on remarque des gens de l’UDC – dans les mains de Blocher. Elles témoignent de transactions contestées impliquant l’ancien président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand et sa femme. Blocher, qui aime peu Hildebrand, remet ces pièces à la socialiste Micheline Calmy-Rey, présidente de la Confédération en 2011. Hildebrand démissionne en janvier 2012.
Fermes partisans du secret bancaire, Blocher et l’UDC? Cette affaire change la donne. Car les transactions de Philipp Hildebrand, même légales, sont jugées problématiques par beaucoup pour un homme de cette responsabilité. Ecoutez Christian Levrat. Selon le président du Parti socialiste suisse (PSS), Blocher se comporte convenablement quand il transmet au Conseil fédéral des informations sur les Hildebrand. Et l’UDC blochérienne? Chez elle, est-ce l’amorce d’une conception moins intransigeante du secret bancaire? A suivre.