Hollande ou Sarkozy? La Suisse de Widmer-Schlumpf a raison d’hésiter

François Hollande le socialiste ou Nicolas Sarkozy le gaulliste ? A qui la Suisse d’Eveline Widmer-Schlumpf doit-elle secrètement souhaiter la victoire, les 22 avril et 6 mai, à l’élection présidentielle française ? Sur l’évasion fiscale et le secret bancaire, c’est plutôt la gauche qui éveille les inquiétudes les plus vives. Mais pas toujours


Car certains présidents français de droite sont durs. En 1974-1981, le règne du libéral Valéry Giscard d’Estaing est émaillé de « coups » de douaniers français visant des évadés fiscaux en Suisse. Depuis 2007, la France du gaulliste Nicolas Sarkozy remet ça. Lors de sommets du G-20 (par exemple), le président ne rate pas l’occasion de mettre sous pression le « paradis fiscal » helvétique. Mais, contrairement à d’autres (Grande-Bretagne, Allemagne, Autriche), son gouvernement refuse de conclure un accord pour un impôt à la source qui permettrait de faire payer des fraudeurs. En France, la banque UBS est accusée d’encourager l’évasion fiscale. Tensions.

La longue présidence du socialiste François Mitterrand, en 1981-1995, commence mal. Grâce à une astuce, la filiale suisse de la banque Paribas échappe à la nationalisation. Colère. La conclusion d’accords sur la double imposition et la fiscalité des frontaliers traîne. Puis, en 1983, le socialiste Pierre Aubert, alors président de la Confédération, invite son camarade François Mitterrand en visite d’Etat (une « première » depuis 1910). Cela marche. Les relations Suisse-France se réchauffent. Mitterrand reviendra. En 1998, le très francophile PDC Flavio Cotti accueille à son tour le gaulliste Jacques Chirac. Tout n’est donc pas perdu.

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