Hanspeter Thür – préposé à la protection des données – est un partisan résolu du secret bancaire suisse
Cet ancien Conseiller national vert (1987-1999) y voit une garantie pour la sphère privée des clients des banques. Il approuve aussi la conclusion par la Suisse d’accords pour un impôt forfaitaire à la source (comme avec la Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Autriche). En revanche, il met en garde contre un échange automatique d’informations fiscales. Mais attention! Le secret bancaire n’est pas, selon lui, un laisser-passer pour des agissements punissables («NZZ am Sonntag», 22 avril).
Cet appui au secret bancaire coïncide avec l’opinion d’une majorité de Suisses («Coopération» du 24 avril). Pour 22% des personnes consultées, il doit être absolument maintenu, pour 33% plutôt maintenu. Pour 9%, il doit être absolument aboli, pour 18% plutôt aboli. Les banquiers favorables à un réexamen, comme Pierin Vincenz (de Raiffeisen Suisse), restent eux aussi minoritaires.
Au-dehors, les pressions contre le secret bancaire se renforcent. Le Conseil de l’Europe, dont la Suisse est membre depuis 1963, y pousse à son tour par une résolution («Der Bund» et «Tages-Anzeiger», «Neue Zürcher Zeitung», 28 avril). Dans un classement d’une vingtaine de pays et territoires pratiquant le secret bancaire à des degrés divers, la Suisse en serait même l’adepte la plus ardente («Tax Justice Network», organisation non gouvernementale). Les multiples assouplissements des dernières années ne semblent guère pris en compte. Le soutien de Hanspeter Thür au secret bancaire n’en est que plus remarqué.