Affaire Hildebrand: l’immunité de Blocher diminue. La perplexité augmente.

Rare! Christoph Blocher – maître à jouer de l’UDC depuis plus de 20 ans – perd son immunité parlementaire

L’affaire Philipp Hildebrand, ex-président de la Banque nationale suisse (BNS), le met en difficultés. La justice zurichoise veut enquêter sur son rôle dans la divulgation de documents sensibles couverts par le secret bancaire. Ces documents touchent des transactions financières contestées de l’ex-président Hildebrand.

Eh bien, la Commission du Conseil des Etats – pilotée par Anne Seydoux-Christe (démocrate-chrétienne du Jura) et Claude Janiak (socialiste de Bâle-Campagne) – se montre plus incisive encore que celle du Conseil national. Elle juge que cette affaire n’est pas liée au travail parlementaire de Blocher. La justice zurichoise doit donc pouvoir enquêter sur des faits antérieurs, mais aussi postérieurs à l’assermentation de Blocher comme Conseiller national (soit le 5 décembre 2011). Ainsi, elle s’intéresse au rôle de Blocher dans la transmission de documents sensibles à l’hebdomadaire «Weltwoche», proche de l’UDC (soit le 27 décembre).

Ce nouveau coup dur pour Christoph Blocher laisse perplexe. D’une part, parce que l’UDC blochérienne se veut adepte résolue du secret bancaire. D’autre part, parce que ces révélations – facilitées ou non par l’homme fort de l’UDC – éclairent peut-être un comportement «à problèmes» de la part de Philipp Hildebrand (même si aucune loi n’est formellement violée). Un président de la BNS, en effet, a un large accès à des informations financières de première importance. On attend la fin de l’histoire avec impatience.