Pari! Doris Leuthard – ministre de l’Environnement et des Transports – propose la percée d’un deuxième tunnel routier au Gothard. Le Conseil fédéral la suit
Le coût est estimé à 2,8 milliards de francs et l’ouverture est prévue pour 2027 (au plus tôt). Ce deuxième tunnel permettra la réfection du premier. Il n’y aura ni interruption de trafic ni mesures d’accompagnement compliquées. Même avec deux tubes, la capacité routière ne devrait pas augmenter. Chacun sera réservé à un seul sens de circulation (la deuxième voie étant attribuée à la police, aux pompiers et aux ambulances, en cas d’accident). La Suisse italienne et la sécurité y gagneront.
Oui, c’est un pari. Jusqu’à présent, le pouvoir fédéral était contre un deuxième tunnel routier. Plusieurs votations y poussent. En 1994, l’initiative des Alpes est acceptée (51,9% de oui, 16 cantons contre 7). En 2004, l’initiative «Avanti» est refusée (62,8% de non, cantons unanimes). L’idée constante est de privilégier le rail. Aujourd’hui, le pouvoir fédéral prend un nouveau cap. Certes, il promet de ne pas augmenter la capacité routière avec ces deux tunnels. Il s’engage aussi à ne pas pénaliser d’autres régions (dont la Suisse romande). Une nouvelle votation est prévue vers 2015. On verra bien.
Le Gothard reste donc l’axe-roi de la politique suisse des transports. Aucun autre n’est pareillement choyé. Pour la Suisse moderne, voyez le premier tunnel ferroviaire (1882), le premier tunnel routier (1980), le tunnel ferroviaire de base (prévu en 2016). Ce Gothard est décisif pour la Suisse italienne, pour Zurich-Milan, pour le lien entre le Nord et le Sud de l’Europe. Ce sont là des atouts pour Doris Leuthard.