Isabelle Chassot – présidente de la Conférence des directeurs cantonaux de l’Instruction publique (CDIP) – affronte une tempête. Six cantons alémaniques de l’Est demandent à la CDIP de reporter l’enseignement du français de la 5e à la 7e année
Zurich et Schwyz y côtoient Saint-Gall, Thurgovie, Glaris, Appenzell Rhodes Intérieures. Or, le Concordat HarmoS, dès août 2007, fait démarrer l’étude d’une première langue (non locale) dès la 3e année, celle de la deuxième dès la 5e. Les cantons sont libres de commencer par une langue nationale ou une langue étrangère (l’anglais d’abord). En fait, ceux de l’Est accordent en général la priorité à la langue étrangère.
Pour l’harmonisation scolaire et les langues nationales, c’est un coup dur. Déjà, 7 des 26 cantons refusent HarmoS (Lucerne, Uri, Nidwald, Zoug, Thurgovie, Appenzell Rhodes Extérieures, Grisons), 4 autres attendent (Argovie, Schwyz, Obwald, Appenzell Rhodes Intérieures). Cette fronde supplémentaire de 6 cantons affaiblirait encore le français. Trois, d’ailleurs, avaient approuvé HarmoS (Zurich, Saint-Gall, Glaris). Un échec menace. En 1985, c’est l’Etat fédéral qui unifie le début de l’année scolaire. Fera-t-on de même pour les langues?
La carrière d’Isabelle Chassot est rare. Collaboratrice des Conseillers fédéraux Arnold Koller et Ruth Metzler, cette démocrate-chrétienne devient Conseillère d’Etat fribourgeoise (2001), prend la présidence de la CDIP (2006). Etonnamment, elle décline des candidatures pour le Conseil fédéral (2009) et le nouveau Secrétariat d’Etat «Formation, Education et Recherche» (2012). Avec HarmoS et les langues, il est vrai, elle est servie.