1er août 2012! Rarement les pressions du monde sur la Suisse – présidée par Eveline Widmer-Schlumpf – n’ont été aussi vives
Ces temps, elles se concentrent sur l’évasion fiscale et le secret bancaire. Les Etats-Unis, l’Union européenne (UE) et ses pays-membres (Allemagne et France en tête) y sont actifs. Les Etats-Unis se montrent les plus efficaces. Des banques suisses, qui redoutent de perdre leur lucratif marché, sont enclines à céder à leurs demandes. L’UE, divisée, semble plus facile à manœuvrer. On le voit aux accords fiscaux pour un impôt libératoire (la Suisse «joue» l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Autriche contre les autres). Cela durera-t-il? Ailleurs, des contrepoids sont certes possibles (Russie, Chine, Inde, Japon, etc). Mais ils sont délicats à manier.
Bien sûr, il y a pire. Entre 1515 (Marignan) et 1815 (Waterloo), la Suisse subit une France dominante. Après, les pressions se dispersent et peuvent s’annuler. Les périodes critiques sont plus courtes (ex : l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste en 1940-43, les Alliés en 1944-46). Avec la fin de la Guerre froide (1989), la Suisse redevient plus vulnérable. Nous y sommes toujours.
Face à ces pressions, la patrie d’Eveline Widmer-Schlumpf peut-elle tenir? A première vue, Suissesses et Suisses en souffrent peu. 76% se disent satisfaits ou très satisfaits de la Suisse, 6% pas satisfaits ou pas du tout satisfaits (sondage Link/Coopération, 24 juillet). En comparaison internationale, son bilan économique se défend. Du coup, l’équipe réunie autour de la présidente Eveline Widmer-Schlumpf marque un point. Mais on voit bien que tout bouge.