Darbellay président du PDC jusqu’en 2015. Peut-il "disparaître"?

Attention ! Le Valaisan Christophe Darbellay reste président du Parti démocrate-chrétien suisse jusqu’en 2015. L’idée d’abandonner la présidence pendant la législature tombe. Or, sa présidence n’est pas incontestée. L’aile droite du PDC manifeste de l’impatience. Le Zougois Gerhard Pfister, «dur » en matière d’asile, en est une figure de proue. Il y a de la concurrence dans l’air.


Quel est l’avenir de Christophe Darbellay ? Né en 1971, il débarque au Conseil national en 2003, préside le PDC suisse dès 2006. Avec lui, le PDC connaît des hauts et des bas (14,4% des voix en 2003, 14,5% en 2007, mais 12,3% en 2011). En Valais, Darbellay n’a pas que des alliés. En 2009, sa candidature pour le Conseil d’Etat est écartée. En 2013, il n’est pas sûr qu’une place se libère. En 2015, les règles du parti pourraient l’empêcher de se représenter au Conseil national. Un passage au Conseil des Etats, où siège Jean-René Fournier, serait délicat. Le Conseil fédéral ? Doris Leuthard (née en 1963) y est installée. La reconquête d’un second siège PDC est compliquée. Mais le monde politique peut-il perdre Christophe Darbellay ?

D’ici à 2015, Darbellay a de quoi faire. Il doit redynamiser le PDC. Il doit aussi consolider l’alliance naissante, au « milieu », du PDC et du Parti bourgeois démocratique (PBD). Ce n’est pas simple. Sur des dossiers sensibles, les Conseillères fédérales Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) peuvent diverger. On le constate sur les résidences secondaires (Leuthard pressée). On pourrait le vérifier sur la fiscalité écologique (Widmer-Schlumpf fonceuse). Christophe Darbellay ? On pourrait avoir besoin de son savoir-faire.

Franz Weber: la montagne de Darbellay et Cina sait trouver des alliés.

De quel poids pèse la montagne en Suisse? L’application de l’initiative de Franz Weber contre l’excès de résidences secondaires en fournit un nouvel indice. Les Valaisans Christophe Darbellay et Jean-Michel Cina – et leurs amis avec eux – se redressent.

Le 11 mars, ils subissent une défaite. L’initiative Weber est acceptée. En septembre, ils prennent une revanche. Le Conseil fédéral adopte une ordonnance bienveillante à leur égard (application fixée au 1er janvier, non au 1er septembre, exceptions assez larges). Le vote d’une loi par le Parlement annonce l’épreuve suivante.

A première vue, la montagne part perdante. Au Conseil fédéral, seule la Grisonne Eveline Widmer-Schlumpf (du PBD) est « alpine ». Ses collègues viennent de la plaine. C’est-à-dire : le Zurichois Ueli Maurer (UDC), le Neuchâtelois Didier Burkhalter et le Bernois Johann Schneider-Ammann (libéraux-radicaux), l’Argovienne Doris Leuthard (PDC), la Bernoise Simonetta Sommaruga et le Fribourgeois Alain Berset (socialistes). La montagne a donc besoin d’appuis pour gagner. C’est vrai au Conseil national plus encore qu’au Conseil des Etats. La population alpine, enfin, est plus clairsemée.

Mais attention ! La montagne sait trouver des alliés. Dans les transports, les Alpes occupent depuis toujours une place décisive. Voyez la relance du rail (Furka en 1982, Vereina en 1999, Loetschberg de base en 2007, Gothard de base pour 2016, etc). Le succès de l’initiative des Alpes offre un autre signe (en 1994). Aucune région, dans l’histoire, ne dégage une image plus symbolique. Le combat des résidences secondaires en confirme l’énergie.