Christian Levrat – président du Parti socialiste suisse dès 2008 – affronte les 8 et 9 septembre à Lugano un Congrès qui pourrait être houleux
L’asile et les migrations y sont un thème sensible. On y proposera des mesures contre les requérants d’asile délinquants, contre la sous-enchère salariale. On y abordera la libre-circulation des personnes avec l’Union européenne, les effets de l’immigration sur le marché du travail et du logement. Christian Levrat – Conseiller national fribourgeois depuis 2003, Conseiller aux Etats depuis 2012 – ne craint pas un débat vif.
Pour les socialistes, l’affaire est délicate. Le Conseiller national argovien Cédric Wermuth, ancien président de la Jeunesse socialiste et membre de l’aile gauche, reproche à la direction de faire le jeu de la droite. Il pourrait ne pas être seul. En face, d’autres jugent indispensable de combattre les aspects négatifs de la migration. Entre humanisme et rigueur, la synthèse s’annonce ardue.
Des présidents de partis, Christian Levrat est l’un des mieux armés. Avec lui, les socialistes perdent des voix (19,5% en 2007, 18,7% en 2011, contre 28,7% en 1931), mais gagnent des sièges. Au Conseil fédéral, ils défendent victorieusement leurs deux fauteuils (aujourd’hui, Simonetta Sommaruga et Alain Berset). Avec d’autres, ils empêchent un virage « à droite » de l’Exécutif (les cinq autres Sages sont la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, la PDC Doris Leuthard, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, l’UDC Ueli Maurer). Le Fribourgeois – qui réussit avec aisance le passage du Conseil national au Conseil des Etats – peut souffler.