Espoir pour Ueli Maurer? Le peuple serait contre le Gripen, mais pour l’armée.

Ueli Maurer – chef du Département fédéral de la Défense et ancien président de l’UDC – en devient-il perplexe? Même les gens de son parti seraient opposés à l’achat d’avions de combat suédois Gripen-Saab (50,3% de non, 37,3% de oui, sondage Isopublic, «SonntagsZeitung» du 9 septembre)

Le rejet l’emporterait aussi chez les libéraux-radicaux (49% de non, 36,7% de oui), les démocrates-chrétiens (56,2%, 33,7%) ou les socialistes (81,8%, 13,3%). Le résultat final – en vote populaire – ferait donc peu de doute (64,4% de non, 25,6% de oui).

Au fait, la Suisse a-t-elle besoin de nouveaux avions de combat? Là encore, le non (57,1%, dont 29,3% «plutôt non») dominerait le oui (42,1%, dont 23,8% «plutôt oui»). Mais attention! Les partisans d’une abolition de l’armée (41,9%) seraient toujours moins nombreux que les partisans de son maintien (54,3%). Pour les adeptes de l’avion (en principe: Ueli Maurer, le Conseil fédéral et la majorité du Parlement), c’est peut-être l’espoir de remonter la pente. Rappel: en 1993, la majorité du peuple refuse une initiative pacifiste contre les avions américains F/A-18 (57,2% de non). Or, 1993, c’est déjà l’après-guerre froide.

Le débat se complique. La livraison par la Suède de Gripen modifiés est reportée à plus tard. En attendant, des modèles plus anciens seraient loués. Et puis, des offres d’autres constructeurs sont périodiquement relancées dans divers médias. Certains élus de droite – dont le président du Parti libéral-radical Philipp Müller – émettent des doutes persistants sur le Gripen. Rebondissements garantis.