Aux Etats-Unis, Barack Obama et Joe Biden (président et vice-président) sont réélus pour quatre ans. En Chine, Xi Jinping et Li Keqiang (président et premier ministre pressentis) pourraient gouverner pour dix ans
Les deux systèmes se ressemblent peu. Les Etats-Unis sont une démocratie pluraliste. La Chine, certes pilotée par un pouvoir plus collégial, reste autoritaire. Mais les deux compteront dans ce XXIe siècle en marche.
Pour la Suisse neutre d’Eveline Widmer-Schlumpf (la présidente) et de Didier Burkhalter (aux affaires étrangères), c’est peut-être l’occasion d’élargir sa marge de manœuvre internationale. Etats-Unis et Suisse ont des affinités («républiques sœurs»). La Suisse de 1848 s’inspire des Etats-Unis de 1787. Il y a des chocs. Ils tournent souvent autour de la criminalité économique, de l’évasion fiscale et du secret bancaire. Le ton peut être âpre sous des présidences démocrates (Obama-Biden compris). Mais il y a là une carte à jouer. Chine : dès 1950, la Suisse de Max Petitpierre noue avec le régime communiste. Cette rapidité facilite les contacts avec l’Empire du Milieu (avec des divergences sur les droits humains). Un ambitieux accord de libre-échange est lancé. C’est un autre atout.
Attention! Depuis la fin de la Guerre froide, la marge de manœuvre de la Suisse se réduit. Certes, des rivalités continuent entre les Etats-Unis, la Chine et d’autres acteurs (Union européenne, Russie, etc). Mais elles atteignent rarement la virulence d’autres temps. Pour la Suisse d’Eveline Widmer-Schlumpf et Didier Burkhalter, peut-être devient-il plus dur d’«exister» internationalement. Un fameux pari.