Eveline Widmer-Schlumpf, présidente 2012, offre des images bigarrées.

Eveline Widmer-Schlumpf achève une présidence 2012 de la Confédération bigarrée

Certains lui reprochent une faible «présence» comme présidente. D’autres lui font grief, sur l’évasion fiscale et le secret bancaire, de subir les pressions étrangères. C’est le cas du traité FATCA avec les Etats-Unis. Trop de pouvoir serait délégué aux banques en matière de déclaration de capitaux au fisc. Le projet d’impôt à la source visant des fraudeurs marche avec la Grande-Bretagne et l’Autriche, mais bute sur le Parlement allemand. Un nouvel accord sur les successions donnerait trop d’avantages à la France. Et ce n’est pas tout.
En même temps, l’image d’Eveline Widmer-Schlumpf reste bonne dans le public (elle sort deuxième dans un sondage de «L’Illustré» du 31 octobre, derrière Alain Berset). Au Parlement et dans les commissions, peu la contestent de front. Cette image, elle la construit comme Conseillère d’Etat des Grisons et comme présidente de la Conférence des directeurs cantonaux des finances. En 2007, elle l’aide à déloger l’UDC Christoph Blocher du Conseil fédéral. En 2011, elle favorise sa réélection. C’est une autre image de la ministre.
Attention! Eveline Widmer-Schlumpf – unique élue du Parti bourgeois démocratique (PBD) – restera probablement la plus exposée des sept ministres. Les pressions internationales sur la Suisse liées à l’évasion fiscale et au secret bancaire se poursuivront. En Suisse même, certains, y compris dans les banques, ne refusent plus l’échange automatique de données fiscales. Eveline Widmer-Schlumpf, elle, laisse des portes ouvertes. L’empoignade continue.