Philipp Müller, chef radical, tonne. Eveline Widmer-Schlumpf compte ses amis.

Philipp Müller, président libéral-radical, tonne. Il veut priver Eveline Widmer-Schlumpf, ministre PBD des Finances, du Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales de Michael Ambühl pour le confier aux Affaires étrangères de Didier Burkhalter – libéral-radical comme lui («Bund» et «Tages-Anzeiger» du 22 décembre)

Le chef radical reproche à la ministre d’ouvrir le débat sur un échange automatique d’informations fiscales. Il y a peu, Philipp Müller, sur ce ton, fixait ses conditions à l’UDC Ueli Maurer pour les avions Gripen.

Sera-t-il entendu, Philipp Müller? C’est au Gouvernement de répartir les Offices et les Secrétariats d’Etat. Une mise à l’étude d’un échange automatique d’informations fiscales y ferait-elle une majorité? A première vue, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset seraient plutôt pour, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann comme l’UDC Ueli Maurer plutôt contre. Au milieu, Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) – si elles s’unissent – arbitreraient. Mais les équilibres sont mouvants.

Cela dit, Eveline Widmer-Schlumpf n’est pas seule. Christian Wanner, président libéral-radical des directeurs cantonaux des finances, l’approuve. Pierin Vincenz (Raiffeisen), Philipp Hildebrand (ex-Banque nationale) et d’autres y inclinent. Richard Jones, ambassadeur de l’Union européenne, salue («NZZ am Sonntag» du 23 décembre). En 2009, d’ailleurs, c’est le libéral-radical Hans-Rudolf Merz qui pilote la réduction de la limite pénale entre fraude et évasion fiscales. Puis, l’échec en Allemagne d’un impôt libératoire anti-fraudeurs suscite un déclic. Les Etats-Unis, eux, arrachent des concessions. Tout bouge.