Ueli Maurer, président de la Confédération en 2013, c’est peut-être bien une bonne idée. Au Forum économique mondial de Davos, le seul élu UDC du Conseil fédéral est à l’offensive
Il met en garde les grands Etats contre la tentation d’exercer des pressions abusives sur les petits. Il n’a pas peur d’inviter ces puissants acteurs – pas toujours au meilleur de leur forme – à s’inspirer davantage du modèle suisse. Pour un président UDC, ce langage est plus facile que pour d’autres. L’UDC, en politique étrangère, est beaucoup plus isolationniste que ses concurrents. Cela aide.
Mais Ueli Maurer, à Davos, peut aussi pousser ses collègues à plus de fermeté avec les hôtes étrangers. Cela vaut pour la PBD Eveline Widmer-Schlumpf (Finances) et la PDC Doris Leuthard (Environnement, Transports, Energie, Communication), tout comme pour les libéraux-radicaux Didier Burkhalter (Affaires étrangères) et Johann Schneider-Ammann (Economie, Formation et Recherche) ou encore le socialiste Alain Berset (Intérieur). Voyez Eveline Widmer-Schlumpf. Elle tient un langage clair à son collègue Pierre Moscovici sur les tensions franco-suisses en matière de forfaits fiscaux. Elle dit tout le mal qu’elle pense des menaces du Commissaire européen Algirdas Semeta de mettre la Suisse sur une «liste noire» (si elle ne plie pas sur les impôts des entreprises). Et ce n’est pas tout.
Cela dit, le style offensif «à la Ueli Maurer» a ses limites. La Suisse, dans ses relations internationales, ne cultive pas l’arrogance. Mais l’art diplomatique n’exclut pas forcément le parler net. Davos, pour cela aussi, pourrait être une bonne école.