Eveline Widmer-Schlumpf! La Conseillère fédérale et ministre des Finances trouble son monde. Sous son impulsion, la Suisse signe avec les Etats-Unis l’accord «Fatca» pour la livraison d’informations sur des clients américains de banques helvétiques («Le Temps» du 14 février)
Certes, le client devra donner son assentiment. Sinon, il y faudra une procédure d’assistance administrative. Malgré cela, certains y voient une entorse au secret bancaire et l’esquisse d’un échange automatique d’informations fiscales. L’Union européenne et d’autres voudront la même chose.
Tous ne sont pas enchantés. L’Association suisse des banquiers (ASB) – présidée par le Genevois Patrick Odier – salue l’accord. Elle y décèle une garantie pour l’accès au marché américain. Mais la «Neue Zürcher Zeitung», proche des milieux économiques, est irritée («Der Bundesrat schluckt die Fatca-Kröte», «Le Conseil fédéral avale le Fatca-Crapaud», 14 février). Le débat, au Parlement et en référendum, pourrait être animé. En même temps, l’idée d’un échange automatique d’informations fiscales – sous conditions – progresse. Eveline Widmer-Schlumpf y pense. Le PBD (son parti), Pierin Vincenz (Raiffeisen), Michel Dérobert (banquiers privés) et d’autres y viennent. L’échec de l’accord pour un impôt libératoire avec l’Allemagne corrige la donne. On sent un zeste de nervosité.
Alors? Eveline Widmer-Schlumpf est-elle la fossoyeuse de la banque suisse? Pas sûr. Même la «Weltwoche» proche de Christoph Blocher s’ouvre à la biographe plutôt bienveillante de la Conseillère fédérale grisonne (Esther Girsberger, 14 février). Un signe?