Alain Berset, dans l’opinion, s’en tire bien. Mais, sur plusieurs fronts, il lutte.

Alain Berset, pour ses 15 premiers mois de Conseil fédéral, affronte des temps agités. Le socialiste fribourgeois, au Département de l’Intérieur, pilote un ministère périlleux

Assurances sociales et santé en forment les secteurs les plus redoutables. Culture, égalité des droits femmes-hommes et statistique sont d’autres domaines sensibles. Pour le moment, Alain Berset s’en tire bien. Dans le classement de popularité, il sort juste derrière la PDC Doris Leuthard – à égalité avec sa collègue socialiste Simonetta Sommaruga («SonntagsZeitung» et «Le Matin Dimanche» du 10 mars).
Mais Alain Berset doit lutter. Caisse maladie publique: certains, au Parlement, exigent un vote populaire rapide sur l’initiative de la gauche – sans contreprojet (qui prévoit une réassurance des soins coûteux). Moratoire sur l’installation de médecins spécialistes: la proposition suscite aux Chambres de fortes résistances. Baisse du prix de médicaments : l’industrie pharmaceutique s’adresse à la justice pour en limiter l’ampleur. D’autres chocs sont promis, par exemple, sur la prévoyance vieillesse.
Il y a aussi, le 3 mars, ce court échec du nouvel article constitutionnel pour la famille. Cet échec est surmontable. La majorité du peuple est acquise (54,3% des voix) et la majorité des cantons est atteignable (il faut passer de 10 à 12 cantons sur 23). Certains suggèrent la mise en chantier directe d’une loi. Car la Constitution actuelle permet d’agir. Les cantons peuvent foncer. L’idée est de favoriser, chez les femmes comme chez les hommes, la conciliation entre vie familiale, vie professionnelle et formation. Alain Berset peut encore gagner.