Patrick Odier, président de l’influente Association suisse des banquiers (ASB), entrouvre-t-il la porte à un échange accru d’informations fiscales? Il pourrait y avoir de cela dans les dernières déclarations du Genevois («NZZ am Sonntag» du 21 avril)
Elles suivent de près le vœu exprimé par le G-20 d’établir un véritable standard international. L’OCDE pourrait en être la plate-forme. La conversion du Luxembourg est un autre catalyseur. Mais il y faudrait des conditions. Ce serait que les Etats-Unis et d’autres acteurs y soient associés. On songe aux places financières autorisant des pratiques plus ou moins opaques comme les trusts. Patrick Odier évoque également un accès facilité aux marchés.
Bref, le langage tenu par l’ASB de Patrick Odier se met à ressembler à celui esquissé par la ministre PBD des Finances Eveline Widmer-Schlumpf. Avant, d’autres personnalités du monde bancaire ouvrent la voie. On y voit, par exemple, Pierin Vincenz (Raiffeisen), Michel Dérobert (Banquiers privés), Martin Landolt (collaborateur d’UBS, mais aussi Conseiller national et président du PBD). Eveline Widmer-Schlumpf n’est donc pas seule. Par contre, certains de ses critiques – à l’UDC et chez les libéraux-radicaux d’abord – pourraient y perdre des appuis.
Est-il trop tôt pour parler d’un ralliement imminent de la Suisse à un échange plus ou moins «automatique» de données fiscales ? Probablement. Plusieurs conditions y manquent (y compris une certaine universalité de l’échange). Cette lente marche d’approche peut encore durer.