Simonetta Sommaruga, ministre socialiste de Justice et Police, passe une journée rare. Et d’un, le peuple – contre l’avis de la gauche et des Eglises – approuve à 78,4% un droit d’asile plus dur. Collégiale, la Bernoise soutient ce projet officiel. Elle y voit le prélude à une accélération des procédures.
La gauche et les Eglises, elles, déplorent des duretés touchant les déserteurs, le refus de servir ou les demandes d’asile dans les ambassades. Leurs objections sont peu écoutées. Simonetta Sommaruga y a peut-être sa part. Les durcissements sur l’asile, il est vrai, sont souvent approuvés
Et de deux, le peuple rejette à 76,3% l’initiative de l’UDC pour l’élection du Conseil fédéral par le peuple. Depuis 1848, le Parlement élit le Gouvernement. Les Constitutions de 1848, 1874 et 1999 le confirment. Trois initiatives pour l’élection par le peuple échouent à des majorités croissantes : 65% en 1900, 67,6% en 1942, 76,3% en 2013. Certains y voient un plébiscite pour la manière suisse de gouverner. Les deux premières initiatives viennent de la gauche, la troisième de l’UDC. Micheline Calmy-Rey, Pierre-Yves Maillard et Robert Cramer, gens de gauche, appuient l’UDC. Pour la socialiste Simonetta Sommaruga, cette situation est piquante.
Les deux affaires sont tranchées à des majorités éclatantes. Le pouvoir fédéral gagne. Cela devient exceptionnel. Depuis 2000, peuple et cantons imposent des initiatives ambitieuses (internement à vie en 2004, moratoire sur les OGM en 2005, pornographie enfantine en 2008, minarets en 2009, étrangers criminels en 2010, résidences secondaires en 2012, salaires abusifs en 2013). Accalmie?