Germaine Seewer! La première femme cheffe du Personnel de l’armée suisse, c’est elle. La première à décrocher le grade de brigadier, c’est aussi elle. Le Conseiller fédéral UDC Ueli Maurer, patron de la Défense, réussit là un joli coup
Originaire du Haut-Valais, Germaine Seewer suit un parcours rare. Des études de chimie et de zootechnie la conduisent dans un centre de recherche danois, puis à la Station fédérale de recherches de Posieux (canton de Fribourg). A l’armée, ses activités touchent, entre autres choses, le Renseignement militaire, des missions en Ethiopie et en Erythrée (pour l’ONU), les Forces aériennes. Dans la foulée, elle décroche un diplôme en administration publique. Elle ne croit pas à des quotas de femmes dans l’armée. Mais elle serait enchantée si davantage de femmes s’engageaient. Le degré d’acceptation de l’armée dans la société s’en trouverait augmenté (à lire: «Walliser Bote» du 19 juin).
Faut-il un service obligatoire pour les femmes? Prudente, Germaine Seewer ne se prononce pas. C’est la Constitution fédérale, rappelle-t-elle, qui fixe les règles. Si cela devait changer, ce serait au monde politique d’en décider. A propos de l’abolition de l’obligation du service militaire pour les hommes (abolition proposée le 22 septembre par le Groupe pour une Suisse sans armée), elle se joint au refus du Conseil fédéral et du Parlement. Selon elle, la formation d’officier reste, aujourd’hui encore, une contribution utile à l’expérience du commandement. Ses contacts avec les Hautes Ecoles Spécialisées et les Universités en témoignent. Convaincue.