Carsten Schloter, directeur général de Swisscom depuis 2006, meurt à 49 ans. L’homme est l’un des symboles du renouveau des entreprises publiques ou semi-publiques proches de l’Etat fédéral
Susanne Ruoff, à La Poste, et Andreas Meyer, aux Chemins de fer fédéraux (CFF), en sont deux autres. A des degrés divers, ces acteurs évoluent depuis quelques années vers une autonomie croissante à l’égard de l’Etat fédéral. Ils s’inspirent souvent de règles venues de la concurrence et de l’économie privée.
L’Etat fédéral naît en 1848. La Poste suisse, première version, surgit dès 1849. Au fil du temps, elle se charge de tâches nouvelles (services financiers, télécommunications, etc). Un moment, elle devient l’entreprise des PTT. Puis, en 1997, elle se scinde en deux: La Poste (nouvelle version) et Swisscom. Pour la seconde plus encore que pour la première, c’est le signal d’une ouverture à la concurrence – nationale et internationale. Les CFF, eux, sont nationalisés en 1898-1902. Ils connaissent une évolution en partie comparable. Les PTT et les CFF de naguère étaient pilotés par des directions collectives – de trois personnes, par exemple. Aujourd’hui, la tendance est à la désignation d’un patron ou d’une patronne. C’est un autre indice de l’adoption de méthodes en usage dans l’économie privée.
Originalité: Carsten Schloter était d’origine allemande – tout en s’exprimant dans un français châtié. Or, la pratique d’appeler des managers étrangers est courante dans l’économie privée depuis longtemps. Avec Carsten Schloter à Swisscom, on décèle un rapprochement de plus. C’est peut-être un tournant.