Tout devrait jouer contre la Suisse de Maurer. Mais plusieurs signes sont flatteurs.

1er août 2013! La Fête Nationale, pour la Suisse d’Ueli Maurer, se présente sous des couleurs bariolées. Presque tout devrait jouer contre elle.

La composition du Conseil fédéral, avec cinq partis pour sept sièges, a rarement été aussi mouvante. Ueli Maurer, président UDC, le partage avec les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann-Schneider-Ammann, la PDC Doris Leuthard, la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, les socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset. Depuis 2003 et 2007 surtout (avec les évictions de Ruth Metzler et Christoph Blocher), ce Gouvernement est moins assuré de durer. On ajoutera un Parlement et un Peuple peu dociles

En plus, les défis sont redoutables. Les tensions avec l’Amérique et l’Europe, sur fond d’évasion fiscale et de secret bancaire, exigent du cran. La relance des relations avec l’Union européenne, laborieuse, laisse percer une faible lueur. Des nouvelles prometteuses arrivent de Chine ou de Russie, mais ces régimes font souci. Au plan intérieur aussi, les paris sont de gros calibre: asile et immigration, sortie de l’énergie nucléaire, santé et assurances sociales, armée et avions de combat. Les promesses d’embûches foisonnent.

A première vue, personne ne peut gagner comme cela. Or, plusieurs signes sont flatteurs pour la Suisse: emploi, compétitivité, redressement de banques, par exemple. Le bilan global paraît bon, aussi, sur le front de la démocratie, des droits humains et de l’Etat de droit. Alors? Tout se passe-t-il comme si la manière helvétique de gouverner – manière très spéciale, il est vrai – tenait mieux la distance que d’autres? On vérifiera.