Les radicaux inventent le 1er août. Et gardent Burkhalter et Schneider-Ammann.

L’invention de la Fête Nationale du 1er août, en 1891, est une idée forte. Les radicaux, depuis 1848, occupent les sept sièges du Conseil fédéral. Mais ils s’effritent. En 1888, les socialistes décollent. Pour les contrer, les radicaux appellent leurs anciens adversaires du «Sonderbund» et du «Kulturkampf»: les catholiques-conservateurs (PDC aujourd’hui). En 1891, ils «inventent» donc le 1er août. Habileté: ils choisissent comme référence la Confédération de 1291 (dont c’est le 600e anniversaire) plutôt que l’Etat fédéral de 1848 (imposé aux catholiques-conservateurs). C’est finement joué. En 1993, le 1er août devient férié et payé partout


Autre joli coup: en 1891 aussi, le Parlement élit avec l’appui radical le Lucernois Josef Zemp – premier Conseiller fédéral catholique-conservateur. En 1891 encore, l’initiative populaire surgit. Avec les référendums obligatoire (dès 1848) et facultatif (dès 1874), elle donne aux oppositions un moyen de plus de se faire écouter. Les catholiques-conservateurs, les socialistes et d’autres s’en serviront.

Les libéraux-radicaux de 2013 doivent-ils regretter ces «largesses» de 1891? Car ils reculent encore. Aujourd’hui, ils réunissent 15,1% des voix (contre 26,6% à l’UDC, 18,7% aux socialistes, 12,3% au PDC, 8,4% aux Verts, 5,4% aux Verts libéraux comme au PBD). Au Conseil fédéral, les libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann partagent le pouvoir avec un UDC (Ueli Maurer), une PDC (Doris Leuthard), une PBD (Eveline Widmer-Schlumpf) et deux socialistes (Simonetta Sommaruga et Alain Berset). Mais cet héritage, ce 1er août 2013, est toujours bien visible.