Ueli Maurer, président UDC de la Confédération en 2013, fait du 1er août un appel à la résistance face aux pressions des puissances. Il s’inquiète du recours croissant à la force plutôt qu’au droit
Il rappelle l’opposition historique de la Suisse aux juges étrangers. Selon le président Maurer, ces pressions ne s’exercent pas sur la Suisse parce qu’elle ferait quelque chose de faux, mais parce qu’elle a du succès. On retrouve là, en gros, le ton de l’UDC de Christoph Blocher – dont Maurer est président en 1996-2008.
Prudent à la radio-télévision, le président Ueli Maurer évite de citer les puissances menaçantes. Il est plus explicite dans des interviews (ex: «Bund», «Tages-Anzeiger» et «La Liberté» du 31 juillet). Ainsi, il évoque les pressions des Etats-Unis en faveur de l’accord fiscal FATCA, le G20, l’OCDE. Surtout, il met en garde contre une fixation sur l’Union européenne. Pour rééquilibrer les relations internationales de la Suisse, Ueli Maurer recommande la Russie, la Chine, le Canada, les Etats sud-américains.
UDC doctrinaire, le président Maurer? Les Etats-Unis, l’Union européenne et ses membres, tout comme le G20 et l’OCDE, restent des partenaires irremplaçables. S’il s’agit de lutte contre la fraude fiscale (par exemple), on voit mal la Suisse leur fermer la porte. Cela dit, dans le climat actuel (avec l’Amérique et l’Europe d’abord), certains, même hors de l’UDC, trouveront peut-être du réconfort dans l’appel du président Maurer. Les actes d’indépendance du Parlement sont de la même espèce. Alors? Le dispositif de défense de la Suisse y gagnera-t-il? A voir.