Burkhalter entre l’Europe de Barroso, la Chine de Xi Jinping et la Russie de Poutine.

Les relations entre la Suisse et l’Union européenne (UE) sont rugueuses. On le vérifie aux tentatives de relance des accords bilatéraux.

Didier Burkhalter, ministre suisse des Affaires étrangères, obtient l’appui du Conseil fédéral. La gauche soutient, le centre et la droite se divisent. Un point sensible touche les litiges. La Cour européenne de Justice (de l’UE) y obtient un pouvoir consultatif. La Suisse pourrait ne pas s’y soumettre. Mais l’UE de José Manuel Barroso et Herman van Rompuy pourrait prendre des mesures. Une consultation court jusqu’en décembre. La partie est serrée

Certes, les tensions entre la Suisse, l’UE et certains de ses membres sont sérieuses. Les plus âpres touchent les impôts et le secret bancaire. Mais cette partie vaut d’être tentée. Car l’UE est de loin le premier partenaire économique. Elle symbolise aussi un espace irremplaçable pour la démocratie, les droits humains et l’Etat de droit. Les Etats-Unis de Barack Obama offrent une image voisine.

En face, les contrepoids sont peu sûrs. Voyez la Chine de Xi Jinping. Cinq Conseillers fédéraux s’y succèdent. Un accord de libre-échange est sur orbite. Mais elle reste autoritaire. On attribue à Xi Jinping des propos durs («International Herald Tribune» du 20 août, «Tribune de Genève» et «24 Heures» du 21 août). Voyez la Russie de Vladimir Poutine. Avec elle aussi, les rapports sont cordiaux. Elle ouvre le G20 à Eveline Widmer-Schlumpf. En même temps, elle émet d’autres signaux (ex: procès suspects d’opposants, tabassage mortel en prison du juriste Sergueï Magnitski et ses suites, promotion d’une homophobie d’Etat). On peut trouver mieux.