Armée: Maudet et Hiltpold veulent une autre obligation, un autre modèle.

Pierre Maudet et Hugues Hiltpold, libéraux-radicaux genevois, veulent un autre débat sur l’armée. L’un est Conseiller d’Etat, l’autre Conseiller national.

Jusqu’au 22 septembre, le débat se concentre sur l’initiative du «Groupe pour une Suisse sans armée» (GSSA). Cette initiative propose l’abrogation du service militaire obligatoire. Pour le moment, elle est donnée perdante (57% de non contre 35% de oui, sondage GFS/SSR du 16 août). Dans la mêlée, d’autres modèles peinent à trouver leur place

Le modèle Pierre Maudet élargit l’obligation de servir. La personne recrutée aurait le choix entre l’armée et d’autres tâches. Maudet pense à des métiers comme la police, les prisons, les gardes-frontière, les pompiers volontaires, par exemple. L’armée pourrait compter 20’000 personnes (contre 100’000 dans le projet officiel, 180’000 aujourd’hui, mais 625’000 dans «Armée 61»). Le mieux serait, selon Maudet, de développer le service long. Jusqu’à présent, même le Parti libéral-radical hésite à débattre de tels modèles («Tribune de Genève» et «24 Heures» du 22 août).

C’est vrai: les sondages, face à de nouveaux modèles, ne sont pas encourageants. Une armée professionnelle ne réunirait pas de majorité (37% de oui, sondage Sécurité 2013 / EPFZ). L’idée de créer une obligation générale de servir pour tous, femmes et hommes compris, suscite des résistances (53% plutôt non, 30% plutôt oui, sondage Link/Coopération du 29 janvier). Certes, l’armée suisse – entre Dufour, Guisan et aujourd’hui – change beaucoup. Mais en changer encore exige un intense travail de persuasion.