Angela Merkel, première Chancelière d’Allemagne depuis 2005, sera-t-elle réélue? Cette chrétienne-démocrate est un personnage-clé dans les relations internationales de la Suisse
On note certes des crispations (ex: tensions fiscales, vols de l’aéroport de Zurich). Mais, dans l’ensemble, les liens sont bons. Ils sont parfois plus «faciles» avec des dirigeants chrétiens-démocrates ou libéraux allemands qu’avec certains socio-démocrates. Bref, en Suisse, une réélection d’Angela Merkel serait plutôt bien perçue.
Ce règne d’Angela Merkel en Allemagne s’impose dans le sillage de l’arrivée des premières Conseillères fédérales en Suisse. Elles sont sept (contre 108 Conseillers fédéraux). C’est-à-dire: Elisabeth Kopp (radicale, 1984-89), Ruth Dreifuss (socialiste, 1993-2002), Ruth Metzler (PDC, 1999-2003), Micheline Calmy-Rey (socialiste, 2002-11), Doris Leuthard (PDC, dès 2006), Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD, dès 2007), Simonetta Sommaruga (socialiste, dès 2010). Retardataire pour le suffrage féminin fédéral (accepté en 1971), la Suisse, là, se rachète un peu.
Mais cette «avance» helvétique en matière de pouvoir féminin est fragile. D’autres démocraties accusent d’ailleurs des retards plus grands encore. Margaret Thatcher est la seule première ministre de Grande-Bretagne (1979-1990). La France de François Hollande et les Etats-Unis de Barack Obama n’affichent aucune présidente. D’autres régions du monde, elles, seraient prometteuses (en Europe du Nord, en Amérique latine, en Asie, par exemple). Pour les démocraties, il y a là une incitation à faire mieux.