Armée obligatoire: Maurer gagne. Burqa: le Tessin fonce, Schlüer revient.

Service militaire obligatoire: c’est oui. Le peuple rejette l’initiative du Groupe pour une Suisse sans armée (GSSA) visant à le rendre facultatif par 73,2% de non. Les cantons sont unanimes. C’est une curiosité. Car plusieurs pays d’Europe se dirigent vers le volontariat

Même le déclin d’une menace militaire sur la Suisse a peu d’effet. Les effectifs de son armée, il est vrai, se réduisent déjà (de 625’000 dans «Armée 61» à 100’000 dans un projet officiel). Le président Ueli Maurer, chef UDC de la Défense, gagne le match.

Ce soutien à l’armée reste vigoureux. En 1989 et 2001, le peuple écarte deux initiatives pour sa suppression (64,4% et 78,1% de non). Genève et Jura disent oui en 1989. Le Mur de Berlin tombe. Puis, ils s’alignent. En général, les votes populaires sont favorables à l’armée (l’initiative de Rothenthurm acceptée en 1987 est aussi écologique). Cela dit, un référendum sur les avions Gripen, peut-être en 2014, sera tendu. Dans la foulée, Suisses et Suissesses libéralisent la loi sur le travail pour les magasins de stations-service (55,8%) et fixent de nouveaux pouvoirs fédéraux contre les épidémies (60%). Les mots d’ordre du Gouvernement font mouche.

Autre temps fort: le Tessin vote une initiative pour l’interdiction du voile intégral de type burqa ou niqab en public (65,4% de oui). C’est le premier canton à le faire. Le retentissement est immense. L’UDC Ulrich Schlüer songe à une initiative fédérale. En 2009 déjà, son initiative contre de nouveaux minarets triomphe (57,5 % de oui, 19,5 cantons favorables sur 23). Des recours à la Cour européenne des droits de l’homme ne sont pas exclus. Tout peut rebondir.