Michel Huissoud! Le nouveau directeur du Contrôle fédéral des finances, le voilà. Le Parlement l’élit d’un coup. Le Contrôle fédéral des finances, en gros, est l’équivalent de la «Cour des comptes» ailleurs.
C’est dire son importance pour une bonne gestion. Huissoud y travaille dès 1988. Pour s’imposer, il recommande aux Romands de s’adresser en bon allemand – plutôt qu’en français ou en dialecte alémanique – à leurs interlocuteurs. C’est la bonne méthode («Tribune de Genève», «Neue Zürcher Zeitung», 26 septembre)
Genevois, Michel Huissoud est l’un des derniers Latins à décrocher un poste d’influence dans l’Administration fédérale. Le Biennois Philippe Schwab, nouveau Secrétaire général du Parlement, en est un autre. La Grisonne Corina Casanova, Chancelière, est romanche. Trois des quatre Secrétaires d’Etat sont latins: le Tessinois Mauro Dell’Ambrogio (Formation, Education et Recherche), le Fribourgeois Yves Rossier (Affaires étrangères) et le Vaudois Jacques de Watteville (Questions financières internationales). Marie-Gabrielle Ineichen-Fleisch, la quatrième, est polyglotte (à l’Economie). Dans un lieu où les cadres supérieurs latins sont sous-représentés, ce n’est pas rien.
Le Conseil fédéral, dès 1848, est plus ou moins en équilibre. Deux au moins des sept Sages sont latins. Les années 1875-81 font exception (le Neuchâtelois Numa Droz siège avec 6 Alémaniques). Les tensions nées de la révision de la Constitution en 1874 y jouent un rôle. Sur les 115 premiers Sages, on compte ainsi 34 Francophones, 7 Italophones, 1 Romanche. Les longues absences de la Suisse italienne et romanche, surtout, font souci. Bref, il reste à faire.