Ueli Maurer, président UDC de la Confédération en 2013, surprend. La visite d’Etat de Sauli Niinistö, président finlandais, vaut le coup d’oeil.
Comme la Suisse, la Finlande est de petite taille et de tradition neutre. Elle doit cohabiter avec de grandes puissances – Russie en tête. Différence: la Finlande adhère à l’Union européenne (UE) et à l’Euro. Elle peut donc témoigner de l’expérience d’un petit pays dans l’UE. Le projet d’achat d’avions Gripen à la Suède, elle aussi membre de l’UE et de tradition neutre, est une démarche voisine. Pour Ueli Maurer, dont le parti combat fermement l’adhésion à l’UE, la simultanéité des deux gestes est piquante
Il y a aussi l’ONU de Ban Ki-Moon. La participation du président Maurer à l’Assemblée générale, en septembre, est peu banale. Car l’UDC s’est opposée à l’adhésion de la Suisse (adhésion refusée en 1986, acceptée en 2002). La Chine de Xi Jinping et Li Keqiang, c’est différent. En juillet, le président Maurer s’y rend en visite officielle. Dès 1950, la Suisse est l’un des premières à nouer avec le pouvoir de Mao Tsé-toung. Pour l’UDC, soigner les relations avec la Chine, deuxième économie mondiale, évite un tête-à-tête pesant avec l’UE. On reprochera à Maurer, il est vrai, de tenir des propos par trop apaisants sur la répression de 1989 à Tianan men.
Rappel! En début de présidence, Ueli Maurer se promet de voyager peu. Pour la diplomatie, il laisse le premier rôle au vice-président et ministre des Affaires étrangères Didier Burkhalter (un libéral-radical). A la fin, peut-être nouera-t-il davantage de contacts qu’il ne le pensait. Pour une UDC réputée isolationniste, c’est une surprise.