Ecoutes américaines: la Suisse d’Ueli Maurer peine à se fâcher contre les Etats-Unis de Barack Obama. Il y aurait peut-être de quoi. La Mission des Etats-Unis à Genève collecterait des écoutes
Des élus fédéraux exigent la convocation de l’ambassadeur américain, l’interdiction faite à la NSA d’exercer en Suisse, des mesures de rétorsion (y compris contre l’accord Fatca), etc. Les Affaires étrangères de Didier Burkhalter demandent des explications à l’ambassade américaine. Le président et chef de la Défense Ueli Maurer annonce l’achat de téléphones cryptés pour les Conseillers fédéraux. Mais il déconseille l’hystérie. Il dément toute collaboration active avec la NSA (sauf contre le terrorisme). On baisse le son.
Cette indulgence n’étonne qu’à demi. Dans le monde du renseignement, dit-on, tout le monde espionne tout le monde. Y compris entre pays amis. La Suisse, place financière et diplomatique, est probablement surveillée depuis longtemps. Elle-même peut y trouver des avantages. Cela dit, le renseignement est un monde de confidentialité. La règle est d’en dire le moins possible. Sauf si un ex-collaborateur de la NSA et de la CIA comme Edward Snowden – qui passe à Genève entre 2007 et 2009 – décide de tout déballer.
Elle est historique, cette indulgence. Au début, les Etats-Unis et la Suisse s’influencent. Ce qui n’empêche pas de dures explications (guerres mondiales, fonds juifs, évasion fiscale et secret bancaire, etc). Bien que neutre, notre pays profite du parapluie militaire de l’OTAN et des Etats-Unis. A pareil protecteur, on évitera de chercher des querelles peut-être vaines. Mais ce face-à-face continue.