Le PDC de Darbellay, le libéral-radical Müller et les patrons explorent leur marge.

Application de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» acceptée le 9 février: les idées fusent. Leur point commun est de rendre le système des contingents et plafonds d’immigration de l’initiative aussi compatible que possible avec la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE)

Il y a peut-être là une marge de manœuvre. Car l’initiative UDC – applicable en trois ans – n’impose pas des contingents et plafonds chiffrés.

Ainsi, le Parti démocrate-chrétien (PDC) de Christoph Darbellay veut opposer un contreprojet à l’initiative rivale ECOPOP «Halte à la surpopulation». Cette initiative fixe une limite chiffrée au solde migratoire. Le contreprojet, lui, accepterait des plafonds d’immigration flexibles pour l’UE. L’organisation patronale «economiesuisse» suggère, en plus, une clause de sauvegarde. Pour la Croatie, on lâcherait du lest. Les frontaliers (ex: le Tessin), l’asile et les pays tiers seraient traités séparément. Philippe Müller, président libéral-radical, souhaite alléger les exigences imposées aux branches sensibles (comme l’hôtellerie). Gauche et syndicats, enfin, misent sur la protection des travailleurs et les conventions collectives («SonntagsZeitung», «NZZ am Sonntag», 23 février). On relance.

Tout cela suffira-t-il à rassurer l’UE et ses Etats-membres? Les premières rondes d’explication suscitent des impressions très diversifiées: froides en France, variées dans l’UE elle-même, compréhensives en Allemagne. Pour la Suisse, la marge de manœuvre, là aussi, pourrait être plus large que redouté. Mais il faudra confirmer.