Idée: revotons sur l’initiative UDC du 9 février «contre l’immigration de masse»! Autre idée: revotons sur la libre-circulation des personnes entre la Suisse et l’Union européenne (UE) et d’autres accords
Car le peuple peut corriger ses décisions. Ennui: l’initiative laisse un délai d’application de trois ans. Certes, elle est acceptée de peu (50,3% de oui, 14,5 cantons sur 23). Mais un changement de cap dans un temps aussi court est un pari.
Voyez l’AVS. Entre le non de 1931 et le oui de 1947, il faut 16 ans. Le Conseiller fédéral Walther Stampfli gouverne. Voyez le suffrage féminin fédéral. Entre le non de 1959 et le oui de 1971, il y a 12 ans. Ludwig von Moos pilote. Pour la TVA, on s’y prend à quatre fois – avec trois refus (en 1977, 1979, 1991) et une acceptation (en 1993). Il y faut aussi 16 ans. Otto Stich, d’ailleurs, n’y croyait plus. Voyez l’adhésion à l’ONU. Entre 1986 (non) et 2002 (oui), il faut encore 16 ans. Joseph Deiss dirige. Voyez le congé-maternité. On repère trois rejets (en 1984, 1987, 1999) et une victoire (en 2004). Quatre élus multicolores – Pierre Triponez (radical), Ursula Haller (UDC, puis PBD), Thérèse Meyer (PDC) et Jacqueline Fehr (socialiste) – s’y associent. Sur 20 ans, il faut du souffle.
Il y a peut-être une porte de sortie. Certains suggèrent d’opposer un contre-projet à l’initiative ECOPOP («Halte à la surpopulation»). D’autres s’y refusent. Le PDC et «economiesuisse» proposent des contingents et des plafonds d’immigration flexibles («SonntagsZeitung» du 23 février). L’initiative ECOPOP, elle, impose des limites chiffrées au solde migratoire. A creuser.
