Union, oui! Fusion, non! C’est ce que visent le Parti démocrate-chrétien (PDC) de Christophe Darbellay et le Parti bourgeois démocratique (PBD) de Martin Landolt
Cette union pourrait s’inspirer de la coopération en Allemagne du Parti chrétien-démocrate et du Parti chrétien-social (en Bavière). Un groupe de travail envisage des assemblées et un groupe parlementaire communs («SonntagsZeitung» du 23 mars). On cible 2015.
Le but est de protéger les Conseillères fédérales Doris Leuthard (PDC) et Eveline Widmer-Schlumpf (PBD). Les deux partis totalisent 17,7% des voix en 2011 (PDC 12,3%, PBD 5,4%). On y ajoutera d’autres acteurs «du milieu» (Verts libéraux 5,4%, Evangéliques 2%). Cela légitimerait ces deux sièges. Après tout, les libéraux-radicaux en ont aussi deux avec 15,1% (Didier Burkhalter, Johann Schneider-Ammann), tout comme les socialistes avec 18,7% (Simonetta Sommaruga, Alain Berset). A l’inverse, l’UDC n’en a qu’un seul avec ses 26,6% (soit Ueli Maurer). C’est sûr: en 2015, il y aura lutte.
On évitera une fusion. Car, parfois, PDC et PBD sont rivaux (ex : les Grisons). Et puis, une fusion n’est pas une garantie de succès. Celle de 2009 entre libéraux et radicaux n’empêche pas l’érosion (17,7% des voix en 2007, 15,1% en 2011). La situation est moins claire pour les scissions. Prenez celle de 2004 entre Verts historiques et Verts libéraux ou celle de 2008 entre UDC et PBD. Certes, les Verts historiques et l’UDC y perdent. Mais l’addition des partis séparés marque un gain de voix. Les partis de Doris Leuthard et d’Eveline Widmer-Schlumpf savent tout cela.