Duel Darbellay-Müller! Les partis «du milieu» dominent et se défient.

Christophe Darbellay et Philipp Müller – présidents démocrate-chrétien et libéral-radical – peinent à faire front commun («Neue Zürcher Zeitung» des 9 et 10 avril).

Des divergences séparent les partis «du milieu». Il y en a cinq. Ensemble, ils devraient dominer la politique suisse («Neue Zürcher Zeitung» et «Le Temps» du 26 novembre). Certains se situent à droite du «milieu» comme les libéraux-radicaux (15,1% des voix en 2011) et le PBD (5,4%), d’autres à sa gauche comme les Verts libéraux (5,4%) et les Evangéliques (2%). Le PDC le traverse (12,3%). On remarque enfin: très à droite, l’UDC (26,6%), très à gauche, les socialistes (18,7%) et les Verts (8,4%)

Mais ces partis «du milieu» se divisent. L’UDC de Christoph Blocher? Le PDC Darbellay y voit un parti «destructeur», le PLR Müller laisse la porte ouverte. La composition du Conseil fédéral? Aujourd’hui, il compte un UDC (Maurer), deux libéraux-radicaux (Burkhalter, Schneider-Ammann), une PBD (Widmer-Schlumpf), une PDC (Leuthard) et deux socialistes (Sommaruga, Berset). Müller plaide pour une répartition arithmétique (un UDC en plus, la PBD en moins). Darbellay et d’autres préfèrent se baser sur la capacité de coopérer. Entre les deux camps, l’écart n’est pas grand.

Du coup, la rivalité historique entre PDC et libéraux-radicaux – née du «Sonderbund» et du «Kulturkampf» – reste lisible. En fait, tout rapprochement entre partis voisins reste délicat. Voyez cette coopération PDC-PBD. Darbellay évite l’expression «union» inspirée de la CDU-CSU allemande («SonntagsZeitung» du 23 mars, «Zentralschweiz am Sonntag» du 6 avril). On marche sur des œufs.