Ringier garde «L’Hebdo» et prend «Le Temps». Walder et Pilet, figures-clés.

«Le Temps» et «L’Hebdo»: pas de fusion! Marc Walder, directeur général de Ringier, dit non («Le Matin Dimanche» du 13 avril)

Son groupe de presse prend le contrôle majoritaire du «Temps». Il y faudra le feu vert de la Commission de la Concurrence. En Suisse romande, Ringier publie déjà «L’Hebdo», «L’Illustré», «Edelweiss» et «TV8». En Suisse alémanique, il pilote le «Blick» et d’autres titres. C’est le plus important groupe du pays.

Et pourtant! «Le Temps» est lui-même le produit d’une fameuse série de fusions. Il a trois grands ancêtres: «Gazette de Lausanne» (née en 1798; elle portera plusieurs titres), «Journal de Genève» (né en 1826) et «Nouveau Quotidien» (né en 1991). Les deux premiers seront proches des libéraux, le troisième sera indépendant des partis. En 1991, «Journal de Genève» et «Gazette de Lausanne» fusionnent. En 1998, le «Nouveau Quotidien» s’y joint. «Le Temps» est créé. Ringier et Tamedia en sont longtemps les deux actionnaires principaux. Quant à «L’Hebdo», Ringier le lance en 1981. Incidemment, le journaliste Jacques Pilet, aujourd’hui chez Ringier, est le premier rédacteur en chef de «L’Hebdo» comme du «Nouveau Quotidien». C’est une autre figure-clé.

Entre «Le Temps» (un quotidien) et «L’Hebdo» (un hebdomadaire), une fusion serait plus compliquée. On évoque plutôt des synergies (y compris sur les supports numériques). Question délicate: la rédaction centrale du «Temps» est à Genève, celle de «L’Hebdo» et des autres titres romands de Ringier à Lausanne. Pour la Suisse romande, riche en médias, l’avenir sera passionné.