Partisans de l’intégration européenne de la Suisse, attention! Le succès ce 9 février de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» donne des ailes à vos ennemis. Voyez L’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN). Certains la croient essoufflée. Eh bien, elle entend lancer des initiatives pour abolir les accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE). La libre-circulation des personnes et l’accord de Schengen sur les frontières sont spécialement visés. Incidemment, le Schwyzois Pirmin Schwander abandonne la présidence de l’ASIN au jeune Saint-Gallois Lukas Reimann – tous deux UDC
A l’origine, l’ASIN est une création du futur rénovateur de l’UDC: le Zurichois Christoph Blocher. Elle émerge en 1986 – lors de la première campagne sur l’adhésion à l’ONU. On y voit aussi le radical Otto Fischer et le PDC Paul Eisenring. Blocher préside l’ASIN jusqu’à son élection de 2003 au Conseil fédéral (dont il est évincé en 2007). L’ASIN perd-il de son élan? Le même Blocher, l’automne dernier, lance le Comité rival «Non à une adhésion rampante à l’UE». Il devrait le présenter au public cet été. Prudemment, l’ASIN y adhère comme membre collectif.
Bref, Christoph Blocher et l’UDC sont omniprésents. L’UDC elle-même reste incontournable. L’UDC, l’ASIN et ce nouveau Comité Blocher sont à la fois parents et rivaux. Leur concurrence n’est pas forcément un signe de faiblesse. On le vérifie au succès de trois initiatives (minarets en 2009, étrangers criminels en 2010, immigration de masse en 2014). A 73 ans, Blocher en reste l’irremplaçable pivot.