Burkhalter: vote Suisse-Europe. Widmer-Schlumpf: Credit Suisse et l’Amérique.

L’Europe! Les Etats-Unis! Ce sont toujours là, pour la Suisse, les centres de gravité qui pèsent le plus. En voici la preuve

Prenez Didier Burkhalter. Sur l’Europe, le président et chef des Affaires étrangères est partout. Ainsi, il propose un vote populaire sur les relations bilatérales Suisse – Union européenne dans deux ans (NZZ am Sonntag du 4 mai). Par sept fois déjà, le peuple approuve cette voie bilatérale. Il devrait donc confirmer. Du coup, le président prend le contre-pied de groupes exigeant le démantèlement des accords bilatéraux (y compris la libre-circulation des personnes et l’accord de Schengen sur les frontières). Ce serait aussi une réponse à l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» acceptée le 9 février. Le contenu de ce nouveau vote sera décisif. Tout cela surgit au moment où Didier Burkhalter, président de l’OSCE, est aussi absorbé par le très dur conflit Ukraine-Russie. Quels chocs!

Voyez Eveline Widmer-Schlumpf. Sur les relations fiscales mondiales, la ministre des Finances est omniprésente. Surprise: le lien Suisse – Etats-Unis revient en tête. Les menaces de la justice américaine contre le Credit Suisse, accusé de favoriser une fraude fiscale à large échelle, inquiètent. On évoque des amendes mettant en péril l’existence de la deuxième banque helvétique. En Suisse, des voix suggèrent le droit d’urgence pour la sauver. Eveline Widmer-Schlumpf, à grande vitesse, fait le voyage d’Amérique pour tenter d’adoucir le ministre de la Justice Eric Holder. Cette affaire s’aggrave alors que se dessine un échange international d’informations fiscales. Qui dit mieux?