Juncker, Sapin et d’autres sont-ils des promesses? Mais des menaces pointent.

Suisse-Europe! L’arrivée annoncée de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission européenne est-elle une bonne nouvelle pour la relance des relations?

Ce chrétien-social luxembourgeois connaît la Suisse. Les visites de Michel Sapin (ministre français des Finances), Giorgio Napolitano (président italien) ou Joachim Gauck (président allemand) sont des promesses. Tous viennent de pays-clés de l’Union européenne (UE). Des contacts avec cette UE se renouent. Du coup, la levée du blocage provoqué par le vote suisse de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» est espérée

Et pourtant! Pour la Suisse de Didier Burkhalter, Simonetta Sommaruga, Eveline Widmer-Schlumpf et leurs collègues, rien n’est assuré. L’intention du Conseil fédéral d’appliquer fermement l’initiative UDC – avec contingents d’immigrés – est propice aux tensions. La perspective de nouveaux votes européens vers 2016 – accords Suisse-UE, voire nouveau vote sur l’initiative UDC – ne garantit pas encore un retour au calme. On y ajoutera la pression du mouvement «Non à l’adhésion insidieuse à l’UE» de Christoph Blocher. Car l’homme capable de freiner l’intégration européenne de la Suisse (Espace économique européen refusé en 1992, initiative UDC acceptée en 2014), c’est lui.

La Suisse, en face, a des atouts. Sa stabilité en est un. Ses performances économiques sont supérieures à celles de la majorité des Etats de l’UE. Mais attention! Ces performances sont liées en partie aux accords précédemment conclus entre la Suisse et la même UE. Cette marge n’est pas grande.