Harmonieux comme jamais, le «Conseil fédéral nouveau»? C’est l’image qu’il projette.
Face au monde, l’équipe réunie autour des libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, des socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset, de la PDC Doris Leuthard, de la PBD Eveline Widmer-Schlumpf et de l’UDC Ueli Maurer – 5 partis pour 7 sièges! – affiche un optimisme éclatant. Des photos prises lors de la sortie du Collège dans le pays neuchâtelois du président Burkhalter fascinent (voyez le succès du «selfie» collégial réalisé par le Fribourgeois Berset). Il faut les voir pour y croire
Et pourtant! Ce «Conseil fédéral nouveau» vient d’une crise. Ruth Metzler (PDC évincée en 2003), Christoph Blocher (UDC élu en 2003, évincé en 2007) et Eveline Widmer-Schlumpf (UDC, puis PBD, élue en 2007) en sont les héros. Pour la première fois depuis 1959, l’Exécutif se recompose. Deux PDC y laissent la place à une PDC et à une PBD (Leuthard et Widmer-Schlumpf aujourd’hui). Chocs? A voir les photos, les Sages actuels ne semblent pas traumatisés. Alors?
Avertissement: ce calme est trompeur. Car le Collège affronte des résistances. Face au Peuple, au Parlement et aux pressions internationales, les coups durs sont fréquents. Tous les Sept y ont leur part. 2015, année électorale, annonce des combats. A nouveau, l’UDC de Maurer tentera de reprendre un deuxième siège à l’Exécutif (arithmétiquement, elle estime y avoir droit). En face, le PBD de Widmer-Schlumpf, les libéraux-radicaux de Burkhalter et Schneider-Ammann, tous les autres, lutteront. Rien – depuis Metzler, Blocher et Widmer-Schlumpf – n’est garanti.