Adolf Ogi le modéré peut-il barrer la route à Christoph Blocher le virulent? A l’UDC, la température monte. Les deux nouvelles initiatives – durcissement de l’asile, affaiblissement du droit international – divisent.
Ancien président et Conseiller fédéral UDC, le Bernois Ogi demande aux gens raisonnables d’y faire obstacle. D’autres le rejoignent. Le Valaisan Pascal Couchepin, ex-Conseiller fédéral libéral-radical, y met du sien. Pour beaucoup, la reconquête par l’UDC d’un second siège au Gouvernement s’éloigne. Certains envisagent une sortie de l’UDC de l’Exécutif («SonntagsZeitung», «Le Matin Dimanche», «SonntagsBlick», 17 août). Tollé?
Mais freiner Blocher est ardu. A 73 ans, le Zurichois affiche une combativité rare. A l’UDC, il gagne souvent. On pourrait le vérifier aux assemblées (ex: ce 23 août à Unterägeri, ZG). Son éviction de 2007 du Gouvernement ne parvient pas à l’abattre. Blocher quitte même sans regret le Parlement. Il se sent assez fort sans lui. Dans l’histoire des partis suisses, on rencontre peu de figures pareilles. En général, même les personnalités dominantes y sont remplaçables
L’UDC blochérienne retrouve donc toute sa virulence. Cela peut conduire en 2015 à des effets contraires: une UDC qui remonte (après 2011), mais qui s’oppose plus que jamais. La réélection du Conseil fédéral actuel en sera-t-elle facilitée? Il sera passionnant de mesurer les scores des socialistes Simonetta Sommaruga et Alain Berset, de la PDC Doris Leuthard, plus encore de la PBD Eveline Widmer-Schlumpf, des libéraux-radicaux Didier Burkhalter et Johann Schneider-Ammann, voire du seul UDC Ueli Maurer. A scruter.