Durcissement du conflit des langues? Berset, Chassot et Eymann sont au défi.

Alain Berset! Isabelle Chassot! Christoph Eymann! Les acteurs les mieux placés pour relancer l’enseignement des langues nationales en Suisse, ce sont eux.

Socialiste, le Fribourgeois Alain Berset pilote le Département fédéral de l’Intérieur. PDC, la Fribourgeoise Isabelle Chassot dirige l’Office fédéral de la Culture. Libéral, le Bâlois Christoph Eymann préside la Conférence des directeurs cantonaux de l’Instruction publique. Choc: le Parlement thurgovien veut exclure l’enseignement du français de l’école primaire – au profit de l’anglais. En Suisse orientale et centrale, d’autres y poussent. Que faire


Photos © SP et Wikipédia/Ludovic Péron

Au pire, un coup d’arrêt serait infligé au Concordat intercantonal HarmoS (de 2007-2009). Christoph Eymann est aux commandes. HarmoS est soutenu par 15 des 26 cantons. On y voit des cantons francophones (Genève, Vaud, Neuchâtel, Jura), bilingues français-allemand (Valais, Fribourg, Berne), italophone (Tessin), des cantons alémaniques proches de la frontière des langues (Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Soleure) ou moins proches (Zurich, Schaffhouse, Saint-Gall, Glaris). Peut-on contraindre les autres? Là, il faudrait recourir à la Constitution fédérale (révision de 2006) ou à la Loi sur les langues (dès 2010). Alain Berset et Isabelle Chassot y pensent, mais préféreraient que les cantons gardent l’initiative.

L’inconnue, ce sont les cantons alémaniques situés hors de la frontière des langues. Pour eux, d’autres langues nationales comptent moins que l’anglais. Un vote fédéral serait donc incertain. Alain Berset, Isabelle Chassot et Christoph Eymann viennent eux-mêmes de cette frontière. Ce combat exige de la finesse.