L’UDC de Blocher peut-elle couper la Suisse du monde? Ce combat est permanent.

Peut-elle couper la Suisse du monde, l’UDC de Christoph Blocher ? Ses nouvelles initiatives (asile plus dur, droit international plus faible) y poussent au moins autant que les précédentes (contre les minarets, les étrangers criminels ou l’immigration de masse). Les relations extérieures de la Suisse – ONU, Conseil de l’Europe, Union européenne, etc – pourraient en être bousculées

Ce combat est permanent. L’ancienne Confédération lutte contre les hégémonies (ex : autrichienne, française). La Suisse moderne continue. Il lui arrive d’en tirer avantage. La République helvétique de 1798 et l’Acte de Médiation de 1803 sont français. Mais, en 1803, la Suisse accueille six nouveaux cantons (Saint-Gall, Grisons, Argovie, Thurgovie, Tessin, Vaud). En 1814-1815, le Congrès de Vienne des vainqueurs de Napoléon – Russie, Autriche, Prusse, Grande-Bretagne – célèbre sa neutralité. Il lui accorde aussi trois autres cantons (Valais, Neuchâtel, Genève) et l’évêché de Bâle (d’où sort en 1979 le canton du Jura). Même divisés, les négociateurs suisses sont habiles (Pictet de Rochemont, La Harpe, etc, «Le Temps», dès le 18 août). La Suisse moderne se consolide, l’Etat fédéral de 1848 s’installe. Les pressions sur la Suisse se diversifient, mais peuvent redevenir fortes (guerres mondiales, Union européenne, Etats-Unis, etc).

Alors ? L’UDC de Christoph Blocher – avec toutes ses initiatives – peut-elle sortir la Suisse de ces liens ? Ne sous-estime-t-elle pas les bénéfices que la Suisse en obtient (voir aussi : Joëlle Kunz, «La Suisse ou le génie de la dépendance», Le Temps / Zoé) ? Les prochains mois pourraient être décisifs.