En danger, l’adhésion de la Suisse au Conseil de l’Europe et à la Convention européenne des droits de l’homme ? Le lancement par l’UDC de Christoph Blocher de son initiative pour la suprématie du droit suisse sur le droit international claque fort
Trois cas sensibles frappent. Voile intégral (burqa, niqab) : une convergence se dessine. Le Tessin interdit ce voile intégral. Ni le Conseil fédéral (pourtant réservé) ni la Cour européenne des droits de l’homme ne contestent. Une initiative fédérale suisse devrait suivre. Asile : le ton monte. Cette Cour exige de la Suisse des précautions lors du renvoi d’une famille afghane en Italie (ex : pour les enfants). La Convention de Dublin en frémit. Financement des partis : cela se durcit. Le Conseil de l’Europe et d’autres acteurs demandent à la Suisse de la transparence. Cette fois, la résistance helvétique – au Parlement plus qu’au Conseil fédéral – paraît durable. L’application d’initiatives « à problèmes » s’ajoute (ex : internement à vie, pédophilie, minarets, étrangers). Et ce n’est pas tout.
Rupture ? Ce serait la fin d’une histoire agitée. Le Conseil de l’Europe est fondé en 1949. Mais la Suisse n’y adhère qu’en 1963. Le Conseiller fédéral UDC Friedrich Traugott Wahlen pilote alors les Affaires étrangères, le PDC Ludwig von Moos Justice et Police. La Convention européenne des droits de l’homme, elle, est sur orbite dès 1950. Mais la Suisse n’y adhère qu’en 1974. Le socialiste Pierre Graber (Affaires étrangères) et le PDC Kurt Furgler (Justice et Police) sont au gouvernail. A chaque étape, la résistance est vive. Depuis, les oppositions n’ont jamais vraiment cessé. Et cela se voit.