La Suisse de Didier Burkhalter cherche ses amis dans l’Union européenne. Après l’acceptation-choc de l’initiative UDC «contre l’immigration de masse» du 9 février, chaque voix compte.
Par exemple, l’Allemagne d’Angela Merkel – partenaire principale de la Suisse dans l’Union – est à l’écoute. La Chancelière mise sur une «solution raisonnable». Là, il y a de l’espoir.
Par contraste, l’accueil est glacial dans la France du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. Il l’est tout autant chez des chefs de l’Union – comme le président de la Commission José Manuel Barroso. Des accords sont menacés (ex: électricité, recherche, étudiants, médias). C’est vrai: l’initiative UDC, en exigeant des contingents et des plafonds d’immigration, heurte la libre-circulation des personnes. Une extension à la Croatie est suspendue. Tension.
Ce qui frappe, c’est le contraste entre l’Allemagne et la France – fondatrices de l’Union. Avec l’Allemagne d’après-guerre, l’intérêt réciproque domine. Cela se vérifie sous les règnes chrétiens-démocrates de Konrad Adenauer, Helmut Kohl, Angela Merkel. Avec la France, l’intérêt réciproque est plus rare. Sous le socialiste François Mitterrand, les relations se font chaleureuses. Sa visite d’Etat de 1983 – idée fameuse de Pierre Aubert – est la première du genre depuis 1910. Sous le gaulliste Jacques Chirac, le ton reste convenable. Avec Nicolas Sarkozy (gaulliste) comme avec François Hollande (socialiste), la température descend. Avec cette France-là, avec d’autres aussi, il y aura du travail. Les trois années qui viennent – le temps d’appliquer l’initiative – s’annoncent âpres